Singapour est un territoire intéressant à de nombreux égards, notamment pour la fiscalité des entreprises comme celle des salariés. Dans cet article, nous allons nous intéresser au personal income tax, l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IR). Le fonctionnement est assez proche de celui que l’on connaît en France.
Qui est imposable à Singapour ?
Si vous êtes résident permanent (PR pour permanent resident) à Singapour, vous payez vos impôts sur place, c’est logique.
Si vous répartissez votre temps entre deux pays, tout dépend du nombre de jours passés à Singapour. Ainsi, si vous résidez plus de 183 jours par an sur le territoire, vous devrez payer l’impôt sur vos revenus à Singapour. Ce sera la même chose si vous êtes resté continuellement à Singapour au cours des 3 dernières années, même dans l’hypothèse où la période 183 jours n’est pas complète au cours de la première et de la troisième année.
Si vous travaillez moins de 60 jours par an à Singapour, vous ne payez pas d’impôt sur le revenu localement.
Quels sont les barèmes de l’impôt sur le revenu à Singapour ?
L’IRAS (inland revenue authority of Singapore) est l’administration en charge des impôts.
De 2017 à 2023, les taux de l’impôt sur le revenu à Singapour n’ont pas évolué. Une modification est prévue en 2024.
Les revenus imposables sont soumis à un barème progressif par tranches, comme en France.
Barème progressif de l’IR à Singapour en 2023 et 2024 (SGD)
Revenu imposable | Taux applicable | Impôt brut à payer sur la tranche | impôt brut total |
jusqu’à 20 000 | 0 % | 0 | 0 |
de 20 000 à 30 000 | 2 % | 200 | 200 |
de 30 000 à 40 000 | 3,5 % | 350 | 550 |
de 40 000 à 80 000 | 7 % | 2 800 | 3 350 |
de 80 000 à 120 000 | 11,5 % | 4 600 | 7 950 |
de 120 000 à 160 000 | 15 % | 6 000 | 13 950 |
de 160 000 à 200 000 | 18 % | 7 200 | 21 150 |
de 200 000 à 240 000 | 19 % | 7 600 | 28 750 |
de 240 000 à 280 000 | 19,5 % | 7 800 | 36 550 |
de 280 000 à 320 000 | 20 % | 8 000 | 44 550 |
de 320 000 à 500 000 | 22 % | 39 600 | 84 150 |
En 2024, ajoût de 2 tranches supplémentaires :
de 500 000 à 1 000 000 | 23 % | 115 000 | 199 150 |
au-delà du million | 24 % |
Impôt à Singapour des non-résidents
Certains non-résidents sont imposables sur leurs revenus :
- La rémunération, y compris celle des administrateurs non-résidents de sociétés créées à Singapour, est taxée à 22 % en 2023 et 24 % en 2024.
- La rémunération perçue pour des services rendus à Singapour par des non-résidents (coaching, consulting, etc.) est taxée à 15 % du revenu brut ou 22 % du revenu net en 2023 (15 % du revenu brut et 24 % du revenu net en 2024).
Comment se passe la déclaration d’impôt à Singapour ?
L’entreprise à Singapour, employeur, remet à l’IRAS les montants des revenus de tous ses salariés. Elle effectue cela chaque année avant le 1er mars. En pratique, les logiciels RH effectuent directement le calcul pour cette déclaration.
Chaque salarié valide le montant déclaré par son employeur ou le modifie avant le 18 avril. Les modifications peuvent notamment porter sur les avantages en nature.
L’assiette fiscale porte sur les rémunérations mensuelles, les bonus annuels, les primes trimestrielles, mais aussi le contenu des packages de rémunération parfois complexes comprenant les billets d’avion pour la France, les frais de scolarité de l’école française à Singapour, les cotisations retraite, le club de sport, les notes de frais, etc.
La complexité réside dans les spécificités de certaines règles. Par exemple, prendre un taxi pour se rendre au travail est un avantage taxable. En revanche, prendre un taxi un soir parce qu’on a bouclé un dossier très tard sera exonéré.
Autre exemple : l’assurance santé n’est pas taxable si elle appartient à un plan collectif de l’entreprise.
Préparer ses collaborateurs aux impôts à Singapour
Une expatriation se prépare sur tous les plans : famille, budget, santé, retraite, etc.
Avant de recruter un salarié à Singapour, gardez en tête le montant d’impôt dû sur l’ensemble du package proposé !
En revanche, lors du départ d’un salarié étranger, l’employeur doit signaler la fin du contrat de travail aux autorités singapouriennes. Cela permet de mettre un terme à son visa de travail. L’entreprise doit alors effectuer un dédouanement : le salarié dispose de 90 jours pour quitter le territoire après s’être acquitté de l’impôt sur le revenu dû. L’employeur reste responsable du paiement de l’impôt à Singapour par son ex-salarié !
Notes : Le présent article concerne des informations d’ordre général, qui ne constituent pas un conseil. Nous vous invitons à nous consulter pour de plus amples précisions.