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Retraite en Allemagne : tout savoir sur l’âge légal et les modalités

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Guillaume Truchon-Bartes, Directeur Allemagne, Pramex Laurent Auber, Business Line Manager Allemagne, Pramex

Connaître les modalités de la retraite en Allemagne permet aux Français de comparer les situations. Pour créer une société en Allemagne, c’est un point intéressant afin de mettre en place une politique RH cohérente à l’international. Quel est l’âge légal de départ en retraite outre-Rhin ? Combien de trimestres cotisés sont nécessaires ? Qu’en est-il de la retraite complémentaire ? Pramex fait le point.

 

À quel âge prendre sa retraite en Allemagne ?

Comme en France, le sujet fait l’objet de réformes récurrentes.

L’âge légal de la retraite en Allemagne est de 65 ans pour une retraite à taux plein.

Toutefois, progressivement, pour les classes d’âge de 1947 à 1964, on se dirige vers 67 ans à l’horizon 2029.

Si vous justifiez de 45 années de cotisation retraite, vous pouvez partir plus tôt, dès 63 ans pour les personnes nées avant 1952 sans décote.

Pour les autres, une décote se met en place en cas de départ à la retraite dès 63 ans si l’on a cotisé 35 années. La décote est alors de 3,6 % par année manquante.

Beaucoup d’européens auront des carrières dans plusieurs pays, sans parler des travailleurs transfrontaliers. Chaque État comptabilise les droits acquis et verse une pension de retraite selon ses propres conditions. Il faut avoir travaillé 60 mois minimum en Allemagne pour bénéficier d’une pension de retraite.

Le saviez-vous ?

L’Allemagne est un pionnier du système de retraite obligatoire. Bismarck a créé dès 1883 le premier régime, par capitalisation, avec une retraite à 70 ans.

 

La retraite légale obligatoire en Allemagne

La système de retraite allemande actuel est un système par répartition.

C’est le DRV (Deutsche Rentenversicherung) qui gère la retraite de base obligatoire, premier pilier de la retraite allemande. Le taux de remplacement (différence entre le salaire et la pension) est en baisse constante depuis les années 70, en raison notamment de la baisse de la natalité.

Les cotisations retraite correspondent à 18,6 % de la rémunération brute. Elles se partagent par moitié entre l’employeur et l’employé (soit 9,3 % chacun). Un plafond à 7 500 € de salaire brut mensuel est en place.

Par exception, certains travailleurs peu rémunérés (mini-job) voient leur employeur verser 15 % pour leur retraite.

La retraite se calcule en points. Un an de cotisations donne un point de retraite, en fonction du salaire de référence.

Lorsque le salarié fait valoir ses droits à la retraite, l’ensemble des points de retraite sont multipliés par la valeur du point, et par un coefficient de décote ou de surcote.

Le point vaut actuellement autour de 32 € et est revalorisé chaque année sur la base de l’augmentation des salaires.

Il est possible de liquider partiellement sa retraite (un tiers, une moitié ou deux-tiers de sa retraite).

 

La retraite complémentaire facultative

Ce second pilier de la retraite est facultatif en Allemagne, à la différence du système français. Chaque salarié choisit de composer sa retraite complémentaire comme il le souhaite :

  • avec des produits d’épargne classique type assurance vie ;
  • avec une retraite complémentaire ;
  • avec des produits d’épargne retraite dédiés.

Parmi les obligations de l’employeur en Allemagne figure celle d’informer tout salarié sur la possibilité de souscrire une complémentaire retraite. Ainsi, l’entreprise doit expliquer l’existence du système de retraite assurantiel et proposer à son collaborateur d’y souscrire en expliquant les modalités.

Si le salarié dispose déjà d’un contrat, l’employeur sera contraint de le poursuivre. Désormais, il abonde à hauteur de 15 % de la cotisation mensuelle établie pour le salarié.

Auparavant, il faut donc vérifier que l’ancien employeur n’avait pas l’obligation de continuer à payer sa part de cotisations. L’entreprise cherchera à éviter les contrats qui imposent cette obligation ad vitam aeternam.

Si tel est le cas, Pramex fait intervenir un courtier en assurances pour trouver une alternative pertinente.

Sur la fiche de paie allemande, l’employeur déduit le montant de la cotisation du salaire net et la verse directement à la caisse de retraite.

Cela implique donc de gérer plusieurs contrats avec des caisses différentes, des taux différents et des modalités spécifiques ! Lors de la mise en place de votre premier salarié en Allemagne, soyez vigilant sur sa fiche de paie.

L’avantage pour le salarié est que cette cotisation vient diminuer son salaire brut et donc les cotisations sociales.

 

Notes : Le présent article concerne des informations d’ordre général, qui ne constituent pas un conseil. Nous vous invitons à nous consulter pour de plus amples précisions.